On dit souvent que le début de toute chose est difficile. Je confirme. Ca l’est.
Les lecteurs francophones me pardonneront mes fautes d’orthographe, mes accents manquants, ma grammaire approximative. Cela fait 1 an et demi que je ne parle le francais que par épisode, par flash, par moment d’éruption vocale.
J’avais quitte P. l’année derniere. En 20xx. Ce départ, je l’avais préparé. Muri. Longuement anticipe. C’etait même devenu une obsession.
Ce départ, je le voulais. Parce que ca faisait trop longtemps que je ne me sentais pas bien. Dans la ville lumière.
Frustration. C’etait le mot clé. Frustration de ne pas trouver de travail. Ou d’en trouver qui ne débouche sur rien. Marre de tout. Marre des amis qui vous trahissent, des hommes qui ne conviennent pas ou qui finissent par vous ignorer. Marre de se sentir de trop. Marre de ne pas appartenir.
Je suis partie. Le 23 Jxxx 20xx, j’ai quitte P. Je n’ai rien ressenti. A part un vague stress, un au revoir a la nuit d’été indien, perchée sur ma terrasse de 15m2 avec vue sur le Sacre Cœur. La j’ai dit au revoir a mes années folles, pas si folles. Au revoir a mon incongruité, a ma folie semi-dépressive.
Je me sentais mieux. Bien étrangement mais si familièrement, mon bien être etait venu d’ailleurs. D’un pays plus proche de l’équateur que celui qui accueillait ma terrasse. D’un pays ou mon corps aminci avait brule ses toxines sous les vaguelettes d’une piscine turquoise. Une piscine perchée au 10e étage d’un hôtel. Un soleil de feu qui brulait mes frêles épaules.
C’etait les vacances. 4 semaines d’angoisse, de routine et de moments d’excitation. Quatre semaines où j’ai grandi. Découvert qui je suis. Qui j’étais. Mes racines.
On dit souvent qu’un homme ne se construit qu’en connaissant son passe. Le présent reposerait sur les ruines et splendeurs du passe, tremplin pour l’avenir.
J’ai longtemps lutte pour comprendre mon présent. J’ai enfin compris que mon début de réponse se trouvait dans un passe proche et lointain à la fois.
J’allais comprendre qu’il fallait que je tourne la tête. Regarde dans mon dos. Que je comprenne comment une petite fille née dans un petite clinique, dans une rue simple, qui passa sa vie a voyager, ne restant jamais que deux ans tout au plus dans un seul endroit. Cette fille sans racine, qui se cherche des racines. Nomade au milieu des sédentaires, jamais à l’aise nulle part, toujours a l’aise partout.
La suite de l’histoire sera racontée plus tard. Toujours est-il que la, ca y est. J’habite dans la ville folle. Celle qui achète sans fin, qui abrite les étoiles déchues. Je me cache dans leur ombre, a mon atelier de travail. Je file toute petite dans les pas brules de ses géants déchus. J’attends mon heure.
Je m’assois dans mon canapé de cuir au milieu de mes vêtements de luxe achetés trois fois trop cher. Je lève ma tête vers l’écran plat qui diffuse des images pour m’endormir. Pour endormir ma solitude. Mon ennui. Ma souffrance.
Je suis partie mais j’ai toujours aussi mal. Peut être plus.
Ce soir, je serais sans doute toute seule, encore une fois. Je ferais mes plans pour l’année à venir:
1. Ne pas se suicider.
2. Trouver un sens au son des aiguilles d’une montre.
3. Aimer, sans doute l’essence de la vie.
Oui, il est dans le vrai celui qui a dit que tout début est difficile. Tellement vrai.
La Fée